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Le Social, objet éternel de rejet
Toute intervention sociale est en danger d'être critiquée à ses deux extrémités: concernant la qualité du travailleur social ou de celle de son bénéficiaire.
Plus un public destinataire d'actions sociales est publiquement, médiatiquement, mis en cause, stigmatisé, décridibilisé, dénigré, plus au même moment, les professionnels qui les accompagnent sont décrits comme ignorants, naïfs, incompétents ou inutiles.
Pour le dire le dire autrement, le Travail social abîme ceux qui s'y emploient, comme ceux qui en bénéficient.
Nous pouvons avoir là dessus une explication classique, à la fois économique et politique concernant le concept de "le Social", comme à la fois nécessaire et insupportable, surtout quand le capitalisme ne le perçoit que comme une marge de profits perdus.
Mais il existe une autre dimension, une autre signification à rechercher derrière cette "double péjoration du Social", et qui tient justement au fait que ce sont bien "les deux bouts du Social" qui se trouvent dans un même mouvement, rejetés.
C'est là toute "l'Indignité du Social" qui, outre d'être considéré comme une charge sociétale indue, contrevient à une forme de pensée positive de la Société, majoritairement et peut être nécessairement admise.
Le Social nous blesse car nous voudrions croire à la Société.
Et cette croyance , aussi généreuse qu'elle soit, est destructrice dans ses effets. Nous croyons en effet que la société est cohésive, alors qu'elle produit à la chaîne de l'exclusion; nous voudrions croire que la Société offre des chances à chacun, alors qu'elle génère à grande échelle toujours plus de déterminations.
Nous croyons surtout que la Société pourrait fonctionner sans contenir et soutenir "tout le monde". Nous croyons même que les progrès , l'enrichissement, la sécurisation de quelques franges sociales entraînerait du progrès pour tous, alors que c'est inexorablement et très visiblement le contraire qui se déroule.
D'autres, plus cyniques, imaginent que la société serait une fusée , dont les étages inférieurs seraient les propulseurs à éjecter pour envoyer le sommet vers les étoiles. Ils veulent ignorer que si la base explose, il n'y a plus de fusée du tout. Ces derniers se trompent tout autant sur leur place et situation dans cette "fusée"; ils s'imaginent au sommet, alors qu'ils ne sont que dans les étages intermédiaires...
C'est aussi pour sauver cette croyance d'une société suffisamment bonne, que nous entretenons un système social, des institutions et des pratiques, inefficaces. Celles ci correspondent à un moyen terme, une sorte de compromis acceptable, mais toujours insatisfaisant; une charge insuffisante, jugée insupportable tout autant que nécessaire.
Nous nous débattons avec le Social, et pourtant ce n'est pas "le Social" qui dysfonctionne (il fait ce qu'il peut) , c'est la Société qui n'en est plus une.
Faire communauté avant de faire société
Et pour cela, nous avons besoin de communautés. Nous en avons besoin pour prendre en compte tous les âges qu'on oublie et relègue aux deux bouts de la vie humaine (les enfants et les personnes âgées) ; nous en avons besoin pour prendre en compte les groupes sociaux diabolisés ou rejetés en masse.
Ce n'est qu'au sein de communautés locales, regroupant inconditionnellement tout le monde, que le concept de société pourra enfin acquérir un peu de contenu.
Pour y parvenir, de telles communautés ne peuvent se structurer durablement et efficacement que sur quatre bases essentielles:
- Inconditionnalité d'appartenance, don et gratuité.
- Mélange des âges
- Interculturalité englobant la prise en compte de toutes les cultures qui nous habitent collectivement et individuellement.
- Globalité des missions et responsabilités communautaires, allant de l'éducation, économie, environnement, santé, vie sociale et culturelle; car toute action fragmentée est vouée à l'échec.
La construction de telles communautés est l'objet et le projet de la Pédagogie sociale.
Condition de la Politique
C'est parce que la Société n'en est plus une, que la vie politique est actuellement dans une impasse. On ne peut faire de politique en effet, qu'au milieu de "semblables" (même au sein d'une société où les "classes sociales" s'affrontent); or la "mauvaise société" d'aujourd'hui nous rend continument dissemblables les uns vis à vis des autres, y compris dans notre propre environnement et milieu.
Tous les grands pédagogues sociaux ont édifié leur oeuvre pratique et théorique à un moment historique de crise où localement, dans leur environnement national, la Société était en panne.
Chacun, dans son contexte, avec ses modestes moyens, a entrepris et développé localement, des outils, une "pédagogie", pour bâtir de la Communauté, de l'identité collective (et personnelle). Depuis la "communauté-classe" de Freinet, les "Républiques d'enfants", de Korczak, la "Culture du peuple", de Freire, ou le "projet de nation", de Radlinska, les réalisations diverses concrétisaient un projet communautaire.
Aujourd'hui c'est à l'échelle mondiale que cette panne s'installe.
C'est donc aussi à cette échelle que nous devons bâtir des. communautés.
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