Laurent OOT formation

La question alimentaire pour refonder le Travail social

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La question alimentaire pour refonder le Travail social
28 Nov 2024

La question alimentaire pour refonder le Travail social

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Les pratiques alimentaires sont à l'image du Lien social; elles se dégradent, manifestement et continûment sous nos yeux. Inaccès et désertion de la cantine pour les enfants; perte des pratiques de "repas pris en commun ou en famille" ; monotonie des mêmes aliments ; enfermement dans quelques plats répétitifs, perte de qualité de ces plats avec de moins en moins de viande... En bref l'alimentation se désocialise et en premier lieu pour les enfants et familles précaires. Les conséquences sanitaires sont connues et désastreuses.

Au même moment, ce sont également les pratiques éducatives, sociales, culturelles, institutionnelles qui perdent, elles aussi, toute leur saveur. La fragmentation des tâches, des procédures, participent d'un appauvrissement des compétences et pratiques professionnelles au quotidien. La notion de collectif professionnel se perd sous l'effet d'un management de plus en plus individuel, au même moment où le fossé s'élargit toujours plus vis à vis d'un public mis à distance par des barrières digitales, physiques, et symboliques.

Face à la perte de substance des relations sociales, comme du travail (social) qui est censé les réparer,  la notion de "convivialité" , prise au sens propre de travailler ensemble à la préparation d'un repas que l'on prendra en commun,  est la plus pertinente.

Les pouvoirs publics prennent périodiquement conscience des désastres sanitaires et alimentaires en cours, comme du fait qu'ils impactent comme premières victimes , les enfants des familles précaires. Pourtant les "pratiques sociales, alimentaires "évoluent peu. On n'arrive pas à remettre en cause des principes qui nous dévoilent progressivement la preuve de leur inefficacité.  Dans les structures classiques, on reste ainsi arrimé , entravé par toute une série de principes qui empêchent soit de contacter les publics les plus invisibles et prioritaires, ou bien à établir une relation forte avec ces publics autour de la question alimentaire.

Contre toute raison, on reste ainsi attaché à des principes de prescription des publics ("ciblage" par un professionnel ou depuis des directives des types de publics bénéficiaires et prioritaires),  de non gratuité ou "paiement symbolique" (épiceries sociales...) censément supposer "responsabiliser" ou respecter la dignité des bénéficiaires (avec des "contrats éducatifs"), alors que dans les faits, on créé des barrières.

Pire encore , la question alimentaire reste déconsidérée du point de vue des pratiques sociales, et renvoyée vers un domaine caritatif ou humanitaire, qu'on suppose dépourvu de qualités professionnelles.

La réalité est toute autre; en dehors des institutions sociales, éducatives, sanitaires qui échouent à "faire société", un nouveau travail social qui répond aux problèmes essentiels des groupes et publics les plus exclus est à inventer. "Faire société", "socialiser", rompre l'isolement et l'autoenfermement qui guette des pans de plus importants de notre population,  suppose de commencer par le commencement et  de socialiser la question de l'alimentation.

Pour y parvenir, il faut changer nos paradigmes dans ce domaine.  A la notion de prescription, il convient de substituer la notion d'inconditionnalité, qui seule permet d'assurer un contact efficace, régulier et consistant avec les publics les plus en nécessité. A la notion de "prix symbolique", nous opposons la puissance du don et la gratuité; au ciblage des populations prioritaires, nous préférons et conseillons un accueil familial , en commençant par les enfants eux mêmes, même non accompagnés.

La finalité de ce nouveau travail social "alimentaire" relève d'une démarche de construction communautaire, dans la diversité des origines, des âges et des cultures. Ce travail de construction communautaire , étranger à la vision des institutions sociales dans leur ensemble, peut s'organiser de manière naturelle (dans le sens de ce mot, comme opposé à "artificiel") , à partir de pratiques sociales et alimentaires collectives, régulières, et ouvertes à tous.

Ce travail social alimentaire ne saurait se réduire au don ou à l'octroi de denrées alimentaires. Il s'agit bien entendu d'y intégrer la notion de travail, de préparation, de cuisine,  Le "travail social" se doit de redevenir un véritable "travail", au sens le plus basique du terme, dans le sens de "travailler ensemble",  dans un collectif communautaire.

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