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Nota: ce texte, en trois parties, a été initialement publié sur le site Jonction en 2022
Nous sommes nombreux à constater des mutations dans les caractéristiques et les comportements des travailleurs sociaux, depuis une dizaine d’années. Que s’est-il passé ? Prolétarisation du travail social avec la perte d’estime et d’image des métiers du Social ? Dévalorisation de l’action sociale, en général, de plus en plus associée à des publics décriés ? Perte du sens du travail ?
Il est bien difficile sur un tel sujet d’échapper à des stéréotypes, ou à des jugements à l’emporte-pièce sur le thème « Avant c’était mieux».
Plus difficile encore est de trouver des lignes directrices pour caractériser ces mutations et ces changements dans les motivations, l’attitude professionnelle, ou la relation au métier, des nouveaux travailleurs sociaux. Et encore plus de tenter de décrire et expliquer ces changements.
Et pourtant, ça change ! De nombreux professionnels en poste constatent par exemple que les stagiaires, en formation de travail social semblent avoir une tout autre attitude que celle qui prévalait encore dans les années 90 et 2000.
Que s’est-il passé ? Prolétarisation du travail social avec la perte d’estime et d’image des métiers du Social ? Dévalorisation de l’action sociale, en général, de plus en plus associée à des publics décriés, critiqués, quand ils ne sont pas soupçonnés de fraude ou de délinquance ?
Baisse du niveau général des étudiants et des jeunes en formation, peu enclins à écrire, réfléchir, et encore moins à lire ?
Perte de vitesse de la notion de « mission », et baisse du militantisme, voire des « vocations », de la conscience sociale en général et politique en particulier ?
Il serait facile, à partir de tels jugements de basculer dans un déclinisme, sans recul et surtout sans analyse. On se complairait, dans notre secteur, comme dans beaucoup d’autres à opposer les « Anciens » et les « Modernes » et à attribuer aux premiers la Vertu, et aux seconds tous les vices.
On ne peut pas attribuer des mutations profondes dans les représentations et le sens que les nouveaux travailleurs sociaux donnent à leurs fonctions, à leur travail au simple effet « de l’air du temps ». Il convient à l’inverse de repérer des changements majeurs et effectifs dans les modes de recrutement, de formation, de stage, les conditions d’emploi et d’envisager leur impact.
L’orientation via Parcoursup
Commençons donc par le commencement c’est à dire par le processus qui va amener un tout jeune adulte, souvent adolescent encore à se retrouver engagé dans un parcours de formation en travail social de niveau post-bac (ES, AS, CESF…).
Avant Parcoursup, les filières du Travail social, à l’issue du Bac étaient plutôt méconnues. Très peu de lycéens de ma génération avaient jamais entendu parler des métiers du Travail social. C’est à peine si la plupart d’entre nous connaissions quelques noms de métiers (Educateur, Assistant social). Quant à connaître leurs lieux d’exercice, avoir une idée sur les pratiques, les missions, et la formation, c’était plus que nébuleux.
Souvent, avant les années 90, c’était par connaissance, par rencontre avec des professionnels sociaux en poste, dans sa vie personnelle, que la connaissance de ces métiers pouvait apparaître. Il fallait ensuite rechercher par soi-même quelles étaient les voies de formation.
De fait, les étudiants en Travail social (que l’on désignait à l’inverse, à l’époque, comme « Travailleurs sociaux en formation ») ne provenaient qu’extrêmement rarement du Bac. La plupart avait travaillé, souvent plusieurs années, ou au moins perdu quelque temps en Fac, avant de rentrer en formation.
Il était même d’usage courant, dans notre secteur, de déconseiller aux jeunes d’entrer trop vite en formation. On fustigeait le manque d’expérience, le manque de connaissances préalables sur les métiers, les publics et les contextes professionnels.
L’orientation personnelle vers le Travail social était une sorte de singularité pour celui qui s’y lançait. Une aventure vécue individuellement, facilement mise sur le compte d’un sentiment de différence, vis-à-vis de la majorité de sa génération.
On pourrait presque hasarder qu’on s’orientait vers les métiers sociaux, par divergence ou opposition aux orientations majoritaires de sa classe d’âge.
Il s’agissait d’un choix fort.
Inutile de dire qu’actuellement il en va tout à l’inverse ; l’orientation vers les métiers du Social semble s’opérer comme un choix parmi d’autres possibles. Il s’agit en effet de faire des choix, quand en classe de Terminale, on se retrouve seul, ou accompagné en famille face à l’application « Parcoursup ».
En exagérant un peu on pourrait presque faire le parallèle avec le choix d’un plat dans un menu de restaurant ; qu’est ce qui nous pousse à choisir entre une pizza et une escalope ?
Ce sont des choix faibles
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