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Une des caractéristiques de l'être humain, est d'agir contre lui-même et particulièrement de se limiter. Pour autant, nous ne pouvons pas nous contenter d'aborder cette "passion de l'empêchement" qui nous afflige, avec la seule considération, rapide , définitive qu'il s'agirait de nécessités de l'organisation sociale (comme on nous les présente) , mais bel et bien comme une entreprise en cours qui vise à nous "auto-enfermer".
En particulier, nous observons l'emballement de cette passion de l'empêchement, à travers une augmentation sans précédent des ressources et énergies perdues pour nous surveiller et nous enfermer. Nous observons également une entreprise idéologique sans précédent pour supporter cette tendance. Il nous reste, dans une perspective de Philosophie sociale, de nous intéresser aux causes des phénomènes sociaux, en cours.
Éduquer à l'empêchement
Le système éducatif, que nous connaissons en occident et particulièrement en France, a beau avoir beaucoup varié dans ses programmes, ses modalités, ses contenus en fonction des lieux et époques, il conserve toujours cette principale caractéristique ; toute cette éducation est conçue, imposée, règlementée, programmée depuis l'extérieur des sujets auxquels elle s'adresse.
Non seulement, l'enfant (ou l'adulte qui apprend) n'est pas auteur de ses apprentissages, mais la fonction première de son statut c'est qu'il n'en produit pas.
Nous pouvons imaginer assez facilement que l'éducation devrait être un processus réciproque . Celui qu'on éduque nous éduque aussi un peu en retour. Et si nous réfléchissons bien, tout éducateur travaille avant tout à sa propre éducation. De même avec l'apprentissage; à quoi sert il d'accumuler des savoirs si nous ignorons que nous pouvons en produire, parce que nous en sommes en quelque sorte, empêchés?
Rien de cela cependant n'est nouveau et on pourrait objecter à bon droit qu'il s'agit en quelque sorte d'un statu-quo immuable. C'est peu ou prou ce que peuvent prétendre la Philosophie classique ou politique, voire l'Anthropologie.
Mais l'abord de la Philosophie sociale permet de saisir une évolution dans cette situation: nous sommes et devenons actuellement de plus en plus de simples consommateurs de notre éducation et de nos apprentissages.
L'omniprésence et proximité de la connaissance que nous entretenons avec les savoirs, à travers l'Internet, les réseaux, les IA, ne vient que renforcer cette réduction de nous mêmes à l'état de consommateurs/utilisateurs. Et nous observons sans surprise cette extrême difficulté de nos contemporains à produire quoi que ce soit. Il y a de grandes chances également que ce phénomène ira toujours en s'accentuant.
Les pédagogues sociaux dénoncent cet état de fait depuis plus de 100 ans. Pour eux, la véritable éducation ne doit pas favoriser le statut de consommateur, mais celui de producteur (de savoirs, d'initiatives sociales, d'événements, d'oeuvres en tout genre).
C'est la condition pour cesser d'éduquer selon eux à l'empêchement et à la place, d'apprendre la Liberté.
Gouverner en empêchant
De la même manière, la Philosophie classique nous enseigne qu'il est dans l'ordre des choses que tout mode de gouvernement, ou d’État produise de l'empêchement , de la servitude et de la contrainte pour ses citoyens.
Mais dire cela est insuffisant et surtout cela ne rend absolument pas compte de ce que nous subissons depuis quelques dizaines d'années, à savoir que nos gouvernant et gouvernements ne savent plus diriger autrement qu'en nous entravant.
Il fut un temps où un Maire, un président de Conseil départemental ou régional, un Premier ministre où tout dirigeant cherchait à s'illustrer par ce qu'il créait: des monuments, des institutions, des nouveaux droits. Ce temps est révolu; ces mêmes personnages, dans notre contexte historique, social et politique, s'enorgueillissent dorénavant de ce qu'ils nous retirent, des institutions qu'ils détruisent et des droits qu'ils rognent.
Fermer des hôpitaux, des MJC, des centres sociaux, des services de proximité, voilà une nouvelle "passion politique" qui ne cesse de nous surprendre alors qu'elle se développe.
C'est que nos gouvernants, soumis à un ordre économique qui a décrété la fin de tout progrès social comme marge de profit, ne conçoivent plus leur activité, que dans la destruction, le progrès, comme un retour en arrière, et la réduction des libertés.
Quand le pouvoir n'est plus le pouvoir de faire ou de créer, il devient essentiel de limiter le pouvoir de tous, en produisant de plus en plus d'interdictions, d'infractions, en pénalisant et criminalisant toute initiative sociale, communautaire, citoyenne. Ce qu'on s'interdit, il faut l'interdire à tous et empêcher, dissuader, réprimer constituent dorénavant et de fait, l'exercice de tout gouvernement.
La peur et l'empêchement
On empêche généralement au nom de la peur. C'est la peur des risques et des dangers qui justifient banalement et depuis longtemps qu'on empêche les enfants, ou bien les femmes de développer leur autonomie.
Il n'y a donc aucune surprise qu'une politique de l'empêchement, repose sur une économie de la peur. Il s'agit de faire peur, d'entretenir la peur de nos contemporains pour qu'ils s'empêchent eux mêmes d'expérimenter ensemble de nouvelles manières de vivre ou d'être libres.
L'intention est d'autant plus payante qu'il est vrai également que l'empêchement produit banalement de la peur en retour. Ce qu'on n'ose plus faire, fait peur. Ce que l'on n'a pas connu, expérimenté ou exploré, nous paraît dangereux et à juste titre, puisque seule la pratique du risque nous met en sécurité.
Ce cycle infernal de la peur et de l'empêchement est donc promis pour durer.
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